samedi 14 janvier 2017

Jusqu'au 22 janvier au café des négociants à REZÉ


Jean-Yves BOCHER
Impressions à propos d’une exposition nantaise (janvier 2017)
Sa peinture apaisée est une littérature et on la lit autant qu’on la regarde.
Il raconte ses voyages à la lenteur de couleurs posées en apesanteur et
pourtant son récit n’a rien de romantique : ses plongées de lumière se tiennent
à l’écart de paysages nourris d’archaïsme et de facilités. Une énergie à peine
effleurée décline la profondeur, de l’ensemble au moindre détail. Certains
fragments soulèvent le voile d’une matière forte, presque émaillée.
Entretien d’un lieu de conscience entre horizons furtifs et ciels éclatés, on
pourrait croire qu’il ne se passe rien. Ou presque rien, car tout peut arriver et il
n’hésite pas sur certaines toiles, à faire monter la sève sur la vertu de verts
mordants et magnifiés.
On est immédiatement concerné par la poésie de ses aquarelles, terrains de
nulle part aux parcours délavés, fluides et transparents, toujours d’un seul
tenant, sans hésitation ni fêlure.
La sincérité se retrouve dans ses gravures, ses monotypes où les traits
s’allongent à la faveur d’une abondance de légèreté et d’une décroissance
d’artifices.
Confrontation d’un artiste avec lui-même. Ici c’est le silence qui impressionne.

Hélène POISOT